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Par Naniland89 le 3 Février 2018 à 05:15
L’autre matin, sous la feuillée,
De soleil rose ensoleillée,
Je rêvais à toi, – tu passas !
Et je vis à ta boutonnière,
Penchant ses graines de lumière,
Une branche de mimosas.
« Oh ! donne-la moi, je t’en prie,
Cette petite fleur flétrie… »
Murmurai-je. Et tu refusas !
D’un œil foncé qui me regarde,
Tu refusas. Tu dis : « Je garde
Cette branche de mimosas. »
Et, sans voir qu’à cette seconde
Je ne voulais plus qu’elle au monde,
De mon tourment tu t’amusas :
« Il y en a sur la pelouse…
- Non, je veux, car je suis jalouse,
Cette branche de mimosas !
Si tu l’aimes, toute fanée,
C’est qu’alors on te l’a donnée,
En te taisant, tu t’accusas.
Parle ! nomme-moi ma rivale !
Regarde-moi… je suis plus pâle
Que la branche de mimosas ! »
Mais toi, d’une voix attendrie,
Tu t’écrias : Ô ma chérie,
À mes regards tu proposas
Cent visages : des fous, des sages,
D’autres plus fins que les feuillages
De la branche de mimosas.
Mais, très curieux de nature,
Je rêvais de voir la figure
- Car je ne la connaissais pas –
Que vous faites, alors qu’on ose
Vous refusez la moindre chose…
Tiens, les voilà, les mimosas ! »
ROSEMOMNDE GERARD
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Par Naniland89 le 27 Janvier 2018 à 00:15
Ton haleine un jour de janvier,
Ou, tirant de grosses bouffées
De ta pipe, charmant fumeur,
Est-ce le train ? Sont-ce les fées?
La cendre du jour qui se meurt ?
Soyons justes : c’est l’olivier
JEAN COCTEAU
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Par Naniland89 le 20 Janvier 2018 à 00:15
C'était lors de mon premier arbre,
J'avais beau le sentir en moi
Il me surprit par tant de branches,
Il était arbre mille fois
Moi qui suis tout ce que je forme
Je ne me savais pas si feuillu,
Voilà que je donnais de l'ombre
Et j'avais des oiseaux dessus.
Je cachais ma sève divine
Dans ce fût qui montait au ciel
Mais j'étais pris par la racine
Comme à un piège naturel.
C'était lors de mon premier arbre,
L'homme s'assit sous le feuillage
Si tendre d'être si nouveau.
Etais-je un chêne ou bien un orme
C'est loin et je ne sais pas trop
Mais je sais bien qu'il plut à l'homme
Qui s'endormit les yeux en joie
Pour y rêver d'un petit bois.
Alors au sortir de mon somme
D'un coup je fis une forêt
De grands arbres nés centenaires
Et trois cents cerfs la parcouraient
Avec leurs biches déjà mères.
Jules Supervielle
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